1931-2019
Né de parents grecs en 1931 au Caire cosmopolite, Carlos Cambelopoulos vécut jusqu’à l’âge de vingt ans en Égypte. En 1951, il s’installe à Paris, capitale de la mode, des arts et des lettres à l’avant-garde de la culture occidentale.
Le Caire et Paris influenceront et modèleront fortement sa personnalité.
À Paris, il poursuit une double carrière de coiffeur, d’artiste et en même temps il devient un fervent collectionneur. Esprit vif et doté de nombreux talents, il travaille en journée au prestigieux Salon de Coiffure Carita, très prisé par les célébrités du monde entier; et le soir, dans son atelier du quartier Montparnasse, il œuvre intensément à ses créations artistiques; de plus il occupe son temps libre à chiner aux Puces, à la recherche d’objets qui enrichiraient sa collection exceptionnelle.
À La Canée en 1991, il achète le monastère vénitien de Santa Maria della Misericordia qui deviendra sa demeure en Crète, son salon de coiffure, un centre culturel et enfin une fondation. L’œuvre de sa vie!
Carlos Cambelopoulos fut un citoyen du monde par excellence: il parlait sept langues, adorait l’opéra, les voyages, la poésie avec une préférence marquée pour Cavafy – ainsi que la littérature avec une inclination pour Homère et Proust.
Il fut pendant de nombreuses années un brillant ambassadeur de la Grèce à l’étranger et auprès de la jet-set internationale. Il a vécu une vie passionnante, côtoyant des princesses, des épouses de présidents, de premiers ministres, des personnalités renommées du monde entier ainsi que des grandes stars du cinéma international et des sommités de l’Art, des Lettres et de l’Esprit.
Carlos Cambelopoulos, à la fois esthète, esprit aiguisé et libre, considérait le savoir-vivre et la politesse comme de grandes vertus et appréciait l’authenticité chez ses interlocuteurs, rejetant le prétentieux et la faux.
C’était un ami fidèle, constant, absolument fiable et bienveillant: généreux, il avait à cœur d’aider la jeune génération. En mouvement perpétuel, infatigable créateur, il ne s’arrêtait jamais et affichait une éternelle jeunesse. Il abhorrait la paresse, disant que “…l’Artiste est constamment inspiré et doit être un ouvrier infatigable”. Son credo : “On ne vieillit pas lorsqu’on travaille”.
Après avoir beaucoup voyagé à travers le monde, Carlos Cambelopoulos, rentre en Grèce, précisément en Crète, où il passera les dernières années de sa vie. Il laisse son bel appartement, rue Thérèse, à côté de la Comédie Française à Paris, un petit musée rempli de ses nombreuses sculptures et tableaux ainsi que d’ objets qu’il avait accumulés en tant que collectionneur. Il quitte également son magnifique atelier de Montparnasse. Il devient Carlos, le ‘Chaniote’, vivant ses dernières cinq années dans son monastère, son refuge.
